Défigurée, une femme malade demande l'euthanasie
NOUVELOBS.COM | 06.03.2008 | 17:09
Réagissez à l'article 37 réactions
Atteinte d'une maladie très rare et incurable dont l'évolution provoque une déformation spectaculaire et irréversible du visage, accompagnée de souffrances "atroces", Chantal Sébire se dit prête à partir en Suisse pour mourir dignement.
Jean-Luc Romero, responsable de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, a reçu le dossier de Chantal Sébir (Sipa)
Jean-Luc Romero, responsable de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, a reçu le dossier de Chantal Sébir (Sipa)
Chantal Sébire, défigurée par une maladie orpheline, incurable et évolutive, a annoncé jeudi 6 mars avoir confié son dossier à l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), dix jours après son appel au secours pour "qu'on l'accompagne dignement dans la mort".
"Je rencontre vendredi Jean-Luc Romero responsable d'ADMD, je lui ai envoyé mon dossier et il m'a immédiatement répondu", a déclaré à l'AFP Chantal Sébire, jointe par téléphone.
Cette ancienne professeur des écoles de 52 ans, domiciliée à Plombières-les-Dijon (Côte-d'Or) et mère de trois enfants, a appris en 2002 qu'elle était atteinte d'une "Esthesioneuroblastome", une tumeur évolutive des sinus et de la cavité nasale.
Courrier et vidéo envoyée au Président
Il s'agit d'une maladie très rare, seuls 200 cas ont été recensés dans le monde depuis 20 ans. Elle est par ailleurs incurable et son évolution provoque une déformation spectaculaire et irréversible du visage et des souffrances "atroces", selon Chantal Sébire.
"Aujourd'hui je suis arrivée au bout du rouleau", a ajouté la quinquagénaire qui se bat "de toutes ses forces depuis des années" contre cette tumeur et qui se déclare "prête" maintenant à partir en Suisse pour y "mourir dignement".
Chantal Sébire a indiqué avoir envoyé "ces jours-ci", un courrier au président de la République, Nicolas Sarkozy, "une lettre accompagnée d'une cassette vidéo" de FR3 Bourgogne, à l'origine de son premier témoignage, pour qu'il complète la loi sur le droit des malades.
"Ca peut avancer vite mais pour moi ce sera trop tard", a conclu Chantal Sébire.
La loi Leonetti du 22 avril 2005 sur les droits des malades va dans le sens du respect des malades en fin de vie, mais elle n'autorise pas l'euthanasie en France, contrairement à certains autres pays européens comme les Pays-Bas, la Belgique ou la Suisse. (avec AFP)
Je mets sa photo en spoiler pour les + sensibles
- Spoiler: